La Commission réclame une ouverture des marchés des cartes, dont les tarifications varient dans d'énormes proportions d'un pays européen à l'autre.
C'EST UN ULTIMATUM à peine déguisé qu'a lancé hier la Commission européenne aux banques européennes : si, d'ici au 21 juin prochain, ces dernières n'ouvrent pas le marché des cartes de paiement à la concurrence et ne contribuent pas ainsi à diminuer le coût des transactions, l'exécutif européen prendra des mesures autoritaires à leur encontre. «En Europe, ce secteur demeure national, et certains acteurs locaux empêchent la compétition de se développer», a critiqué la commissaire Neelie Kroes. «Et au final, qui paie la note ? C'est vous, moi, le consommateur et les petites entreprises...» De quoi satisfaire les associations de consommateurs. «Il y a un déficit de concurrence dont les consommateurs font les frais, en particulier en France, où nous avons les cartes bancaires les plus chères d'Europe, en dehors des Pays-Bas», souligne Serge Maître, de l'Association française des usagers des banques (Afub).
L'exécutif européen cite ainsi l'exemple des tarifs d'acquisition d'une Visa qui peuvent varier de 1 à 100 d'un pays européen à l'autre.
«Des centaines d'euros d'économies»
De même, les commissions que facturent les banques auprès des commerçants s'échelonnent de 1 à... 650 pour la Mastercard, avec des différences sensibles selon les clients : les fleuristes et les restaurants paient deux fois plus cher que les stations essence ou les entreprises de gros. En règle générale, les petits commerçants sont davantage ponctionnés que les gros (60% à 70%), sans que leurs volumes de transaction ne «justifient ces écarts». De même, au moment de sortir sa carte à puce, le consommateur devient victime du maquis des transactions interbancaires, aussi divers que l'Union à vingt-cinq : entre Londres et Varsovie, l'écart de coût peut varier de un à huit.
Ces pratiques contribuent à gonfler le prix affiché sur l'étiquette, le surcoût pouvant atteindre 2,5% du montant du panier de la ménagère. Le Portugal est particulièrement montré du doigt. Aucun commentaire particulier n'est adressé à la France. Avec plus de concurrence, «les ménages pourraient réaliser des centaines d'euros d'économies», a affirmé hier Neelie Kroes, qui donne dix semaines aux banques pour changer de «comportement». Faute de quoi, la Commission pourrait imposer aux réseaux de cartes bancaires des normes communes d'échanges, ou lancer des procédures d'infraction à l'égard des Etats membres.
En France, le groupement des cartes bancaires, qui réunit les neuf plus grands établissements financiers de l'Hexagone, est soupçonné de fonctionner en cartel, freinant l'entrée des banques étrangères et des groupes de distribution sur le marché de l'émission des cartes.
Neelie Kroes n'a pas hésité, hier, à user d'accents populistes pour dénoncer ces entraves à la concurrence, stigmatisant les «bénéfices scandaleux» ainsi réalisés par les banques. De son côté, la Fédération bancaire européenne refusait de commenter les critiques du rapport, affirmant souscrire à un processus d'«harmonisation» des tarifs, susceptible d'aboutir dans «deux ou trois ans».
L'exécutif européen cite ainsi l'exemple des tarifs d'acquisition d'une Visa qui peuvent varier de 1 à 100 d'un pays européen à l'autre.
«Des centaines d'euros d'économies»
De même, les commissions que facturent les banques auprès des commerçants s'échelonnent de 1 à... 650 pour la Mastercard, avec des différences sensibles selon les clients : les fleuristes et les restaurants paient deux fois plus cher que les stations essence ou les entreprises de gros. En règle générale, les petits commerçants sont davantage ponctionnés que les gros (60% à 70%), sans que leurs volumes de transaction ne «justifient ces écarts». De même, au moment de sortir sa carte à puce, le consommateur devient victime du maquis des transactions interbancaires, aussi divers que l'Union à vingt-cinq : entre Londres et Varsovie, l'écart de coût peut varier de un à huit.
Ces pratiques contribuent à gonfler le prix affiché sur l'étiquette, le surcoût pouvant atteindre 2,5% du montant du panier de la ménagère. Le Portugal est particulièrement montré du doigt. Aucun commentaire particulier n'est adressé à la France. Avec plus de concurrence, «les ménages pourraient réaliser des centaines d'euros d'économies», a affirmé hier Neelie Kroes, qui donne dix semaines aux banques pour changer de «comportement». Faute de quoi, la Commission pourrait imposer aux réseaux de cartes bancaires des normes communes d'échanges, ou lancer des procédures d'infraction à l'égard des Etats membres.
En France, le groupement des cartes bancaires, qui réunit les neuf plus grands établissements financiers de l'Hexagone, est soupçonné de fonctionner en cartel, freinant l'entrée des banques étrangères et des groupes de distribution sur le marché de l'émission des cartes.
Neelie Kroes n'a pas hésité, hier, à user d'accents populistes pour dénoncer ces entraves à la concurrence, stigmatisant les «bénéfices scandaleux» ainsi réalisés par les banques. De son côté, la Fédération bancaire européenne refusait de commenter les critiques du rapport, affirmant souscrire à un processus d'«harmonisation» des tarifs, susceptible d'aboutir dans «deux ou trois ans».
Pierre Avril
Le Pro de l'achat malin sur le net
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