Agendize défie les Américains dans les nouveaux outils du e-commerce

	LExpansion.com 09/03/2007

Si bien des jeunes pousses françaises éprouvent encore des difficultés pour franchir le cap de l'international, d'autres semblent avoir une prédisposition pour ignorer les frontières. C'est le cas d'Agendize, PME installée à un jet de pierres de Troyes, spécialisée dans les solutions et applications de type « Click to call ». Moins de quatre ans après avoir créé Agendize, Alexandre Rambaud, son président réalise en effet plus de 90% de son chiffre d'affaires à l'étranger. Le « Click to call » (cliquer pour appeler) et ses dérivés (« Click to save », « Click to share »...) se matérialisent sous la forme de boutons sur les annuaires électronniques, petites annonces en ligne ou tout autre site Web. Ils permettent soit de contacter directement un annonceur par téléphone - la communication est payée par Agendize -, soit de sauvegarder une information sur son carnet d'adresses, son téléphone portable ou de la partager avec quelqu'un via email, SMS, fax, PDA, ou messagerie instantanée. L'idée, pour Alexandre Rambaud, remonte à juillet 2002. Après sept ans passés chez Oracle, et cinq à écumer diverses start-ups, il fulmine contre le temps perdu à récupérer des informations sur Internet : « Devoir réaliser des copier-coller (contacts, évènements, coordonnées d'annonceur…) avant de pouvoir les adresser à un correspondant était très frustrant », se souvient-il. Il décide donc avec d'anciens collaborateurs de développer une plate-forme applicative capable de transférer en un seul clic des contenus webs vers un agenda électronique, un téléphone portable ou tout autre terminal. Douze mois plus tard, l'entreprise est lancée. Pour la petite histoire, Agendize vient de l'américain et signifie : mettre à l'ordre du jour. Les confrères du technopôle qui les héberge sont les premiers à tester les fonctionnalités du produit grandeur nature. Mais le patron d'Agendize démarche d'entrée de jeu les clients nord-américains. « Dès le début, nous avions décidé d'avoir une dimension internationale. Notre marché, c'est le monde », explique-t-il en toute simplicité. L'entreprise entend dans un premier temps se focaliser sur le segment des annuaires électroniques et le marché des PA : « Ce secteur nous permettait une rentabilité immédiate et nous offrait une très bonne visibilité sur le marché. S'agissant des annuaires, il n'y a pas d'autres choix que d'aller à l'International », rappelle Alexandre Rambaud. Moyennant quoi, si la PME auboise a signé avec le 118 218, numéro un des renseignements téléphoniques dans l'hexagone, elle est également présente dans 95 pays dont le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou l'Autriche. Ses solutions, vendues par abonnement, s'échelonnent de 1.990 euros à quelques dizaines de milliers d'euros par mois pour les plus gros sites. L'entreprise propose désormais sa plate-forme aux sites de e-commerce. Là encore, il s'agit d'améliorer l'expérience utilisateurs : « Une enquête réalisée en juin 2006 pour le compte des annuairistes européens relevait que 92% des utilisateurs préfèrent retourner sur un site disposant de telles fonctionnalités », tient à souligner Alexandre Rambaud. Les efforts vont ici porter sur la réduction du taux d'abandon des paniers d'achats. Les applications de type « cliquer pour sauvegarder, ou pour partager » permettent soit de sauvegarder un acte d'achat éventuel et d'y revenir en un seul clic, soit d'envoyer par email ou messagerie instantanée une information à un tiers sans avoir à faire un copier coller. Pour les annonceurs, un tel dispositif favorise le bouche à oreille électronique. Autrement dit, le marketing viral. « Nous avons prouvé aux annonceurs que cette fonction générait 25% à 50% d'appels en plus en leur faveur », assure Alexandre Rambaud. Les informations tirées de ce trafic permettent en outre à l'entreprise de fournir une palette d'outils générant des données statistiques et de tracking dont l'analyse permet d'améliorer l'efficacité de la publicité en ligne. Ces « nouveaux » métiers figurent parmi les gisements de développement de l'entreprise mais pas seulement. Agendize planche déjà sur de nouvelles fonctionnalités pour sa plate-forme notamment liées à l'utilisation du GPS, de la TV interactive ou du code barre 2D. Le cas échéant, la PME n'hésite pas à signer des partenariats avec des entreprises ayant réalisé des technologies complémentaires. Et certaines de ses idées, notamment celles liées au marché des annuaires en ligne, ont été depuis mises en pratique par eBay après le rachat de Skype. Bref, Alexandre Rambaud ne craint personne, pas même les géants du Web. Pourtant, Yahoo propose déjà des services similaires: « Google, Yahoo et MSN n'ont qu'une idée en tête : développer ce service, mais au sein de leur communauté en contraignant les internautes à utiliser leurs services. Ils m'aident à évangéliser le marché… », estime-t-il. Fiche d'identité : Agendize Domaine d'activité : éditeur de logiciel sur Internet Année de création : juillet 2003 Effectifs : 20 Dirigeant et fondateur : Alexandre Rambaud Capital : 192.960,00 € Levée(s) de fonds : - décembre 2003 : 100.000 € (Champagne-Ardenne Croissance, Irpac) - mars 2004 : 190.000 € (Oseo) - 2006 : 1,5 M€ (BNP Paribas Private Equities et Cac-Irpac) Actionnaire(s) : 2/3 fondateur et management, 1/3 investisseurs financiers Chiffre d'affaires 2006 : n.c. Concurrents : eStara (Etats-Unis), Ingenio(Etats-Unis) sur la partie « click to call ».