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2007-03-07

Le capital-risque renoue avec le web


Moteurs de recherche ou outils de mobilité, les valeurs montantes de l'internet français connaissent, en ce début d'année, les faveurs des investisseurs.





Xavier Biseul , 01 Informatique (n° 1894), le 06/03/2007 à 16h05

Les start up du web français démarrent l'année sur les chapeaux de roue. Pas une semaine ne passe sans que l'on annonce une levée de fonds. Une vague qui a bénéficié, entre autres, à Exalead et Wikio. En cela, 2007 suit et amplifie un mouvement initié l'an dernier avec les levées emblématiques de Netvibes (12 millions d'euros) et Dailymotion (7 millions d'euros). A dix jours d'intervalle, deux études - celles de Dow Jones Venture One, puis de Library House - confirment la santé florissante du capital-risque français, deuxième marché européen derrière la Grande-Bretagne.

Quatre ans d'hibernation

« Après l'éclatement de la bulle, le capital-risque a hiberné pendant quatre ans, se souvient Christophe Chausson, fondateur de Chausson Finance. Puis, les cessions opérées sur les valeurs de la première vague ont aidé les investisseurs à réaliser de belles plus-values. Un multiple de cinq pour Kelkoo, et de huit pour Meetic. » De l'argent susceptible, aujourd'hui, d'être réinvesti auprès de net-entrepreneurs, dont beaucoup sont des récidivistes.

Le « buzz » autour du web 2.0 n'est pas étranger à la dynamique. A la différence de la génération précédente, le ticket d'en­trée est bas, et les fonds prennent donc moins de risques en soutenant les nouveaux entrants. « Le contenu est généré par les utilisateurs, et la propagation par voie virale permet de se dispenser de marketing. »

Des métriques non contestables

Autre différence de taille avec la période passée, les capital-risqueurs disposent aujourd'hui, selon Maurice Khawam, président de Next Fund Capital Partners et de l'IE-Club, de « métriques non contestables ». « Il existe des données fiables sur le nombre d'abonnés ADSL ou les comportements d'achat sur internet, qui nous aident à évaluer un site de média, de commerce électronique, ou d'intermédiation. »

Quant aux sites à forte audience, la publicité n'est pas leur seule source de revenus possible. « Un fournisseur d'outils comme Netvibes peut proposer sa plate-forme en marque blanche. A l'image de ce que fait, par exemple, Expedia pour Voyages-Sncf.com. » Pour autant, le capital-risque n'est pas une science exacte, et la sélection naturelle joue son rôle. « Pour exister sur un secteur aussi concurrentiel, une société doit s'imposer parmi les cinq premières de son marché. »

Des investisseurs encore frileux

Rédacteur de Techcrunch.fr et directeur général du fonds israélien Lightspeed Gemini Internet Lab, Ouriel Ohayon pose un regard plus mitigé sur le paysage français. « Vu d'Israël, des Etats-Unis, ou de la Corée du Sud, les investisseurs français restent frileux. » Les levées hexagonales oscillent, en moyenne, entre 1 et 5 millions d'euros, alors qu'elles dépassent souvent les 10 millions de dollars outre-Atlantique. « En France, on réplique beaucoup ce qui a été fait ailleurs. » Et quand les sociétés innovent, comme Netvibes ou Wikio, elles sollicitent des fonds étrangers. Les réussites françaises devien­nent vite des proies faciles, à l'instar d'iBazar et de Kelkoo.

Enfin, selon Ouriel Ohayon, les fonds d'amorçage comme Quick Start ou Y Combinator aux Etats-Unis, qui financent rapidement et sur de petits montants des sociétés naissantes, manquent. « Les business angels français connaissant internet se comptent sur les doigts des deux mains. » La médiatisation de figures symboliques d'un certain succès à la française, comme Tariq Krim (Netvibes) et Benjamin Bejbaum (Daily motion), pourrait changer la donne.




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